Je tenais en préalable à remercier chaleureusement toutes les personnes, qui, suite à mon premier billet sur le sujet et à mes posts sur Facebook ont pris le temps de me répondre, de me soutenir, de me remonter le moral et de me donner leur point de vue. Le net n'est donc pas que négatif ! Cela m'a beaucoup réconfortée et donné le courage de " prendre le taureau par les cornes" !
Tout d'abord, ou en est-on depuis la semaine dernière ? Il y a des hauts et des bas. Elle a eu une matinée nickel et une autre beaucoup moins.
Mercredi dernier j'ai donc commencé par téléphoner à sa pédiatre. Elle a pris le temps de m'écouter et m'a fait part de son analyse. Tout d'abord elle m'a rassuré, me disant qu'il n'y avait rien de pathologique dans un tel comportement, que c'était extrêmement fréquent, d'autant plus pour une enfant qui n'avait démarré la collectivité que pour ses deux ans. Evidemment elle trouvait inadmissible de parler d'enfant violente. Pour elle il s'agit de "comportements agressifs".
Pour elle, son comportement s'apparenterait à des colères à notre égard. Même si elle est globalement contente d'y aller, cela la chagrine quand même d'être séparée de moi. Elle m'a dit : " comme Rosalie est une petite fille fine et très intelligente, elle a bien compris que ce comportement vous embêtait et donc elle en joue". Elle m'a conseillé d'en parler le moins possible et de ne pas débriefer de ça avec l'équipe devant elle.
Elle m'a aussi conseillé de stopper provisoirement l'apprentissage de la propreté, car cela lui faisait trop de choses à gérer en simultané.
Enfin, elle m'a conseillé de faire le point avec l'équipe afin que tout le monde ait un comportement cohérent.
L'ayant de toute façon prévu, j'ai donc pris un rendez-vous avec la responsable petite enfance de la structure, une éducatrice de jeunes enfants. Cet entretien a eu lieu ce matin. Je l'appréhendais, car je n'avais aucune idée de comment elle allait se positionner, si encore une fois ma pettie allait être montrée du doigt, décriée. J'avais peur de ne pas trouver les bons mots,ou de me laisser emporter par la colère si l'empathie n'était pas au rendez-vous.
Au final, cela s'est plutôt bien passé. Cette personne a été très à l'écoute, avait fait un point en amont avec l'équipe. Elle m'a félicité pour mon initiative qui allait dans l'intérêt de Rosalie. Elle a également trouvé inadmissible le qualificatif " d'enfant violente" et a mis l'emploi de cette expression sur le compte d'un manque de formation. Cela sera repris avec l'intéressée. Nous avons pu pointer ensemble un certain nombre de dysfonctionnements du service, notamment le fait que personne ne soit vraiment disponible pour me faire des retours sur la matinée quand je viens la récupérer à midi, à l'heure du repas.
Nous avons pu nous mettre d'accord sur une ligne de conduite à tenir en cas d' "incident", à savoir lui demander de s'excuser et la mettre à l'écart un petit moment, toujours sous le regard, pour qu'elle y réfléchisse.
J'ai eu la confirmation que Rosalie parlait très peu alors qu'elle a un langage très développé à la maison, qu'elle acceptait bien la punition et s'excusait facilement. Elle apprécierait aussi beaucoup le contact de l'adulte et qu'on lui confie des petites tâches comme mettre ou débarrasser la table.
J'ai appris qu'il n'y avait jamais d'incidents pendant les activités " cadrées" et qu'elle y était d'ailleurs très attentive et appliquée. Cela arrivait toujours dans ces moments " flottants". Ennui ? Prise de conscience de la séparation ?
J'ai pu verbaliser mon mal-être, le fait que je n'avais pas connu ça avec les deux grands et que c'était difficile en tant que maman de voir son enfant stigmatisé de la sorte, de se sentir impuissante. Je ne voulais pas que Rosalie devienne peu à peu le " mauvais objet" tant pour l'équipe que pour ses camarades. Une piste intéressante en ce sens m'a été proposée. Ils vont tâcher de prendre Rosalie à part avec un autre enfant, hors des temps d'activités en groupe, pour faire des petites choses et montrer une autre image de Rosalie à des camarades. Je trouve que ce n'est pas bête et à tenter !
Je ne dois pas hésiter à les resolliciter et à faire un point régulièrement.
Le problème n'est pas réglé, mais au moins les choses ont été verbalisées, on n'est plus dans le ressenti et le non-dit. On verra avec le temps.
Pour ma part, j'essaye d'être plus calme avec elle,de ne pas élever le ton de la voix, de ne rien laisser passer lorsqu'elle peut avoir u geste déplacé .
Je me penche aussi sur la" théorie" avec deux ouvrages interressants que je me suis procurée.
Tout d'abord le grand classique : " Au coeur des émotions de l'enfant" D'Isabelle Filliozat. Et puis aussi " Ou commence la violence ? Pour une prévention chez le tout-petit" de Danielle Dalloz. On verra, au fil de ma lecture si cela peut nous aider.
Merci encore à vous tous pour votre soutien. "Affaire à suivre" comme il est coutume de dire !